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Certains diront que ce sont mes vingt ans que je regrette. Non, ce qui est regrettable, c’est que nous n’ayons plus, nous les adeptes des chansons dites à texte, de ces compositions  qui ont su nous parler, nous chanter le monde avec véhémence mais sans haine. Quelquefois avec colère, mais loin de celle que nous hurle les « rappeurs Â». Après quelques  ballades sur la toile, j'ai pu sentir qu'un grand nombre d'attristés qui comme moi ont connu dans les années 70’-80', les artistes "poètes, engagés", se souviennent que la mélodie n’était qu’un lointain fond épousant les mots. Comme une musique de film ; nous l'entendons, mais nous ne l'écoutons pas... mais si elle est absente, elle nous manque. Il est déplorable qu'après la disparition de ces vrais écrivains, la musique ait capuchonnée les mots. Ce qui nous a conduits, malgré nous, à part quelques magiciens, à survoler ces "textes" nous offrant des thèmes à raconter, comme des synopsis de films ou de romans. Mais aucune sentence, aucun mot ne nous aura tordu les boyaux car nous ne les auront pas entendus, et il n’est plus besoin de silence pour écouter ce que l’on nous propose. Des chansons d’amour chantées par des voix différentes mais qui sont sensiblement les mêmes, occupent 90% de la diffusions radiophonique et télévisée. La vraie nostalgie n’est pas de regretter ceux qui, en quelque sorte, nous ont un peu guidés dans nos choix de vie, du moins en ce qui me concerne, mais c’est que nous n'ayons, pour retrouver cet hédonisme, pas d’autre moyen que d’écouter et réécouter les artistes que nous entendons depuis plus de quarante ans. Indéniablement, il en faut pour tous les goûts, et c'est bien là le problème. (Rdv à la page "Buffet froid") Heureusement, il reste les soirées fastes où l’on sort sa guitare.

Adage
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